L’économie ne remplira son rôle que lorsqu’elle sera mise au service de tous les hommes. Ainsi l’argent doit uniquement être considéré. comme un moyen d’échange.

LES ENJEUX

D’une manière générale, l’économie est en pleine dérive : elle conditionne de plus en plus l’activité humaine, et elle est de plus en plus normative. Elle prend la forme de réseaux structurés très influents, et par conséquent très dirigistes. Elle a pour socle des valeurs déterminées que l’on veut quantifiables : coût de production, seuil de rentabilité, évaluation du profit, durée du travail, pour atteindre des fins matérialistes basées sur l’enrichissement à outrance. L’homme est au service de l’économie alors que ce devrait être l’économie au service des hommes. Ce totalitarisme économique ne répond plus aux besoins les plus élémentaires de centaines de millions de personnes, alors que les masses monétaires n’ont jamais été aussi importantes sur le plan mondial. Le politique doit donc reprendre le pouvoir sur l’économie pour que cette dernière soit enfin au service de l’humain.

Dans ce contexte, les résultats économiques de la France sont catastrophiques : un record d’endettement jamais atteint avec 121% du PIB en 2021, un taux de croissance négative en moyenne sur les deux dernières années, les prix à la consommation (inflation) qui flambent comme jamais et qui pèsent déjà en 2021 sur le pouvoir d’achat des français et pèsera encore plus au cours du 1er semestre 2022, une bulle immobilière qui gonfle et qui rend inaccessible le logement pour toute une partie de la population… La gestion du pays par le gouvernement a eu pour résultat d’appauvrir considérablement notre pays et de faire payer l’addition aux contribuables avec l’envolée des prix et les services publics en baisse, notamment dans le domaine de la santé, en pleine épidémie !

Incertitudes économiques, tensions sociales, fractures identitaires, crise sanitaire… Après ces longs mois d’instabilité, la France est fourbue, éprouvée, fragilisée. En déclin ! En effet d’après un sondage réalisé par l’Institut CSA pour CNEWS, et dévoilé le jeudi 16 septembre 2021, 62% des Français estiment que la France est en déclin… et ils ont raison ! Et la raison principale de ce déclin est que le monde de la finance contrôle tout, y compris des secteurs de l’économie qui seraient rentables et pourraient faire vivre des familles et des territoires entiers, mais qui ne dégagent pas assez de dividendes à deux chiffres pour les actionnaires de plus en plus gourmands. Et pendant ce temps les écarts de revenus ne cessent de se creuser, et le taux de pauvreté augmente significativement en France, particulièrement chez les jeunes de 18 à 29 ans, les grands perdants.

En ce qui concerne la technologie : elle est en pleine mutation depuis de nombreuses années, omniprésente au cœur de nos sociétés dites modernes. Elle est devenue quasiment indispensable au point désormais de devenir un danger pour l’homme. Conçue au départ pour venir l’aider, le soulager de tâches dures, cette technologie a désormais pris sa place dans bien des domaines. On ne peut nier que ce développement technologique a contribué à une certaine déshumanisation de nos sociétés, mais également une multiplication de nouvelles « pollutions » dans de nombreux domaines. L’intelligence Artificielle avec ses objets connectés, ses drones, ses clones… détrônent de plus en plus l’humain, accentuent la déshumanisation. Il est urgent de replacer l’Homme au centre de la vie sociale et économique avec une remise en cause des valeurs matérialistes dominantes.

Pour demain, l’entreprise (non financière) doit rester l’instrument principal du développement économique.

Le système économique tel qu’il est imposé aujourd’hui par la finance, ne répond plus aux enjeux d’une organisation économique et sociale équitable, qui est de pouvoir assurer à tous de vivre dignement de son travail, et pourvoir accéder aux services publics de la santé et de l’éducation pour ses enfants. Les écarts de revenus se sont creusés de manière indécente en France et dans le Monde.

Reconnaissons que ce système économique qui fait la part belle aux principaux propriétaires de capitaux à travers le statut de l’entreprise capitalistique, a permis de leur faire acquérir une position dominante y compris au sein des institutions étatiques. 

L’entreprise, qui est définie par l’Insee, comme une unité organisationnelle de production de biens et de services, jouissant d’une certaine autonomie de décision, a été détournée au fil du temps de ces fonctions naturelles est devient une véritable source de pouvoir, qui a détrôné celui des Etats. Précisons toutefois de quels types d’entreprises nous parlons, certainement pas des PME. Observons simplement qu’une différence de traitement juridique et fiscal entre multinationales et PME s’est accrue ces dernières années, aggravant d’autant la concentration de capitaux entre les mains de quelques-uns. 

Ainsi, depuis plusieurs années, nous assistons à la généralisation du profit à court terme. Ce sont les apporteurs de capitaux majoritaires qui décident de la politique de l’entreprise (des groupes puissants d’entreprises plus précisément). Les dirigeants de ces grands groupes, nommés par les actionnaires majoritaires, ont pour seul objectif de mettre en œuvre l’intérêt financier et matériel de ces derniers dont ils dépendent totalement. L’entreprise multinationale devient un instrument de domination non seulement politique, mais aussi, géopolitique, dans les mains d’un petit nombre d’individus souvent anonymes. En effet, les apporteurs de capitaux peuvent dans une large mesure se rendre juridiquement anonyme, ce qui a pour effet de faciliter la prise de pouvoir par une concentration qui n’attire pas l’attention.

L’Etat a abandonné les principes politiques de l’organisation sociale au sein de notre société, fondement même du contrat social. Dans le même temps l’Etat impose un déferlement de règles normatives qui sournoisement sont à l’origine d’une augmentation significative des prix des biens et services, dans le seul intérêt des acteurs économiques dominants.

L’Etat n’est plus souverain. Ce sont les propriétaires majoritaires des grands groupes qui contrôlent, au niveau international, les règles comptables (IFRS) des entreprises cotées en bourse. Il est ainsi facile de comprendre pourquoi ces règles comptables sont « arrangeantes » pour les multinationales. La France a abandonné son système de valorisation comptable au coût historique, qui était incontestable et non manipulable, au profil de l’évaluation dite à la juste valeur imposé par le modèle anglo-saxon (IFRS) et qui tend à s’imposer un peu partout dans le monde.

Soutenons l’idée que tous les acteurs de l’entreprise doivent pouvoir participer à son capital et bénéficier de ses fruits. Admettons que dans un esprit d’équilibre et de paix sociale, les dirigeants et les apporteurs de travail, sont dans une situation similaire : tous passent la plus grande partie de leur temps à mettre en œuvre l’objet social de l’entreprise. Ils doivent donc logiquement pouvoir être reconnus comme tels et récompensés équitablement, de la même manière, par l’octroi d’actions ou de parts sociales de l’entreprises.

Soutenons également l’idée que la participation automatique aux bénéfices distribués doit concerner les actionnaires mais aussi les apporteurs du travail. Les uns sans les autres ne peuvent produire.

Soutenons enfin l’idée que l’argent doit être considéré, uniquement, comme un moyen d’échange, destiné à procurer à chacun ce dont il a besoin pour vivre heureux sur le plan matériel.  L’homme n’est pas destiné à être pauvre, et encore moins miséreux. L’économie doit permettre à toute personne de vivre dignement dans de bonnes conditions matérielles.

QUELQUES ORIENTATIONS

L’Etat Français doit reprendre la main sur l’organisation de la production et du travail en France :

  • par une politique de ré industrialisation française autour des savoirs faire qu’il convient de se réapproprier
  • par la simplification des statuts juridiques d’entreprises caractérisés par une personnalité professionnelle matérialisée dans un objet social limité aux nécessités de la profession et aux besoins
  • par l’interdiction de montages juridiques permettant l’anonymat de la circulation des capitaux
  • par l’imposition de nouvelles règles comptables pour toutes les entreprises limitant toute manipulation des chiffres et toute fraude
  • par l’instauration de la participation automatique aux bénéfices distribués, tant des dirigeants que des apporteurs du travail qui doivent avoir l’accès à la prise de participation au capital de l’entreprise. Les apporteurs de travail peuvent inclure outre les salariés, toute personne indépendante, tel un prestataire de service, sous-traitants, commissionnaires…
  • par la promotion et le soutien aux sociétés coopératives qu’elles soient ou non d’intérêts collectifs.

QUELQUES ACTIONS 

  • Nationaliser la banque de France : l’Europe doit reprendre la main sur l’Euro. Si l’Etat ne contrôle pas sa monnaie, c’est la monnaie qui contrôle l’Etat. Ce point important de la souveraineté des Etats de l’Union sur la Finance, doit être inscrit en 2022 par la France qui justement préside l’Union Européenne. Ce doit être une proposition qui doit conduire à nous re-questionner sur l’Europe que nous voulons, qui n’est pas celle de la finance et des Lobbies. 
  • Mettre un terme au renflouement des établissements financiers privés sans contrepartie
  • Rétablir la séparation stricte entre les banques de dépôt et les banques d’affaires
  • Ouvrir une commission d’enquête parlementaire dotée de pouvoir d’instruction et de réquisition sur les établissements financiers qui se sont livrés à des activités spéculatives de manière disproportionnés au regard de leurs capitaux propres : ainsi les banques qui ont investi sur des marchés financiers et ont perdu, seront frappés comme toute entreprise, par la faillite (seule les banques de dépôt seront protégés)
  • Interdiction d’acheter ou de vendre tout produit dérivé « virtuels » n’ayant pas pour objet la livraison réelle de biens : la vraie vie ne doit pas être le jeu des spéculateurs
  • L’arrêt de la cotation en continu sur les marchés financiers et le retour à une cotation journalière pour éviter les spéculations incessantes et insécurisantes pour le commerce et l’industrie. Il est important que la Bourse joue désormais un rôle plus utile à l’économie
  • Interdiction de négocier sur les marchés des produits d’assurance de la dette souveraine de la France

COMMENT ?

  • Profiter de la Présidence de la France de l’Union Européenne en 2022 pour inscrire à l’ordre du jour les modifications des traités de l’Union qui permettront de placer l’économie au service de l’humain et de la nature et non plus au service de la finance et des lobbies. 
  • Engager les réformes législatives et réglementaires pour atteindre les orientations définies plus haut
  • Réorienter les aides publiques à la mise en œuvre de ses orientations