Une agriculture de qualité, en cohérence avec la protection de la nature et la préservation de ses ressources, est la garantie d’une bonne santé.

LES ENJEUX

Si nous sommes d’accord pour dire que l’aliment est le premier des médicaments, alors nous comprenons combien il est nécessaire de lier la production agricole à la santé et l’écologie.

Nous ne voulons plus de ce monde de la mal bouffe, ou les compléments alimentaires sont censés compléter une valeur nutritive perdue des aliments.

L’agriculture doit redevenir un grand métier d’avenir, une agriculture respectueuse de la nature et de ses cycles, une agriculture paysanne loin de l’agriculture intensive, dans le seul but de privilégier une alimentation de qualité. De nos cultures à nos assiettes, notre modèle alimentaire doit être revu pour favoriser la santé et préserver la nature pour qu’elle nous permette de nourrir les générations futures. Sans oublier les agriculteurs, victime du système actuel, et qui a de rares exceptions qui ont fait le choix d’une agriculture productiviste, ont du mal à vivre dignement d’un travail pénible qui a pourtant une utilité sociale de premier rang. N’oublions pas que la majorité des agriculteurs doivent s’endetter, connaissent la précarité, et parfois doivent cesser ce métier qu’ils aiment. N’oublions pas que le nombre de suicides chez les agriculteurs est trois fois plus élevés que dans le reste de la population.

Si la « mal bouffe » se caractérise aussi par des aliments de plus en plus contaminés par des pesticides et additifs dangereux pour la santé, ce modèle de production est à l’origine aussi de la destruction de la fertilité des sols, des habitats naturels et de la biodiversité.  L’usage massif des ressources non renouvelable fait peser un danger sur notre environnement et contribue au dérèglement climatique, notamment par l’utilisation d’énergie fossile pour la synthèse des engrais et par l’émission de protoxyde d’azote et de méthane, appauvrissant la terre.

Si l’agriculture doit redevenir un grand métier d’avenir, la production agricole doit alors primer sur la grande distribution.

Avec la loi de modernisation de l’économie (LME), la grande distribution impose sa loi. En effet, cette loi autorise les distributeurs à négocier librement les prix proposés par les fournisseurs, alors qu’avant ceux-ci pouvaient imposer des prix d’achat minimum. Ainsi, pour être référencé, les fournisseurs doivent céder aux distributeurs, sous forme de baisse de prix, 50% de la somme qui perçoivent au titre du CICE, en tant qu’employeur de main d’œuvre de l’industrie agroalimentaire. Et si le fournisseur refuse, son produit n’arrive jamais dans les rayons.

Au niveau Européen, après le démantèlement des outils de régulation de Politique Agricole Commune (PAC), les derniers Quotas sont tombés en 2017. En 2022 un règlement en cours d’élaboration au niveau de l’Union Européenne menace la filière des plantes aromatiques et médicinales..

Au niveau International, Microsoft et ses sponsors financiers préparent déjà ce qu’ils appellent un Hub Health pour contrôler les données de chaque habitant de cette planète. Nous avons pu expérimenter en France et en Europe les prémisses de ce contrôle social depuis deux ans. L’urgence s’impose pour changer de paradigme. En effet avec un tel système, les informations seront transmises aux compagnies d’assurance. Celles-ci détermineront ensuite le coût à payer par assuré social, en tenant compte de son profil de médecine prédictive. Les conséquences serait que les pauvres et même les classes moyennes de nos pays occidentaux seraient laissés de côté, incapables de payer, et que les pays les plus pauvres du monde se verraient imposer une dépopulation malthusienne.

On ne peut pas être humaniste sans être écologiste. On ne peut pas se préoccuper des hommes et de leur santé, sans se préoccuper de la préservation de la planète sur laquelle nous vivons. On sait aujourd’hui que l’activité humaine est largement responsable des pollutions diverses, de la destruction des écosystèmes, de la déforestation excessive, du massacre d’espèces animales… du réchauffement climatique. Il est temps de rompre avec ce système pour associer l’écologie à l’économie. Dans les civilisations antiques, la terre était considérée comme la mère de tous les êtres vivants et faisait l’objet d’un culte, celui de la Terre-Mère. 

Lorsque l’on parle des enjeux de demain, celui de l’eau et de la forêt restent majeurs. L’eau et la forêt sont des biens communs qu’il faut protéger, mais qui sont aussi sources d’opportunité de développement, d’innovation et de création d’emplois.

QUELQUES ORIENTATIONS

Nous aborderons plus spécifiquement la politique de santé dans notre rubrique relative aux services publics. Ainsi nous soutiendrons que l’Hôpital Public doit redevenir l’outil central d’une politique de santé publique en France, tout comme nous soutiendrons l’idée d’autoriser sans condition, la pratique de toutes les médecines traditionnelles et ancestrales reconnues par l’Organisation Mondiale de la Santé.

L’élaboration d’un modèle agricole nouveau doit permettre une production alimentaire de qualité et durable, c’est-à-dire des aliments nutritifs, avec pour objectif : sans produit nocif pour la santé. L’information nutritionnelle des aliments devra être renforcée et il sera fait interdiction d’apposer le label « Made In France » pour des produits, quels qu’ils soient, qui aurait été produit dans un autre pays, même si conditionné et/ou emballé en France. 

La relocalisation de la production au plus près des lieux de consommation doit être recherchée aux moyens notamment de circuits proches pour limiter les intermédiaires et les transports de marchandises.

L’agriculture paysanne que nous voulons pour demain, est une agriculture de ferme à taille humaine avec des prix stabilisés et garantie, permettant à chaque exploitant de vivre dignement. L’accessibilité aux terres cultivables devra être une préoccupation majeure tout comme celle de la transmission défiscalisée des exploitations agricoles.

Une place reconnue et utile à ces orientations, sera faite au pastoralisme.

La préservation de la nature dans cette thématique est de fait liée à notre santé et aux enjeux d’une agriculture de qualité. 

La problématique de la préservation de la ressource en eau est prioritaire et par conséquent de ses modes de consommation et d’utilisation par tous, seront à améliorer, tout comme les méthodes et outils d’assainissement. L’eau est un bien commun et par conséquent, sa gestion doit directement ou indirectement être du ressort du domaine public. Le gaspillage de l’eau est important, un litre d’eau sur cinq n’arrive pas à notre robinet (selon une étude de 60 millions de consommateurs) du fait de fuite d’eau et d’un réseau usager.

La filière forestière doit devenir une filière d’avenir, avec notamment le retour du Gemmage en France s’appuyant sur des expériences réussies notamment dans le Sud-Ouest, dans le respect de l’écosystème. La forêt occupe en effet, en superficie, plus du tiers du territoire français. Par ailleurs, il est inconcevable que la France exporte du bois brut en grume et importe des produits transformés à forte valeur ajoutée. La relocalisation de l’activité permettra la création d’emplois par milliers et la valorisation de nos territoires ruraux. Dans cette filière, seront privilégiées les sociétés coopératives, petits producteurs et startup de territoires. Aux fins de cette relocalisation, le développement de formations et certifications nouvelles notamment dans les métiers de transformation, sera prioritaire. Comme l’eau, la forêt qui nous apporte l’oxygène pour vivre, est un bien public et il est utile de créer, comme en agriculture avec la SAFER, un droit de préemption publique pour permettre aux collectivités publiques d’acquérir des forêts des domaines privés au fur et à mesure des opportunités.

Les énergies font parties de notre patrimoine commun. Avant de penser à construire des centrales nucléaires, il aurait fallu déjà entretenir le parc existant et prévoir des filières de décontamination et retraitement des matériaux des centrales qui seront à arrêter très prochainement. Si certains parle d’énergie nucléaire « propre » ils oublient de dire que le traitement des déchets nucléaires en masse n’est pas réglé et que leur enfouissement dans les conditions actuelles menace la santé des générations futures.

Le meilleur des déchets est celui que l’on ne produit pas. Outre les déchets nucléaires, industriels, des professionnels de santé, artisans, commerçants, entreprises… chaque français jette par an 354 tonnes d’ordures ménagères. Ce mode de consommation n’est plus viable. La planète devient une déchetterie à ciel ouvert : 4 milliards de tonnes de déchets par an produit dans le monde, sans compter les déchets nucléaires. Une politique de réduction significative des déchets s’impose donc.

L’hydrogène, l’eau comme source d’énergie, le solaire, les huiles de cuisine récupérables ou encore l’air comprimé, sont toutes des énergies à développer à travers un grand pôle public territorialisé, s’appuyant sur les ressources et richesses des territoires. Tous les brevets existants et nombreux doivent être rachetés par ce nouveau pôle public pour la création d’un nouveau service public permettant une production à bas coût et tarifs modestes pour les consommateurs.

Pour réduire notre consommation d’énergie, il est important de relancer un programme d’investissement public/privé pour l’isolation du bâti ancien et obtenir des nouvelles constructions à très faible consommation.

En ce qui concerne les énergies fossiles, la méthode de calcul sur la TIPP sera revue pour une baisse significative de cette taxe. L’augmentation de 30 centimes le litre de carburant équivaut à 15 milliards de plus de recettes par an dans le budget de l’Etat ! Aucune commune ne doit pouvoir imposer la voiture électrique qui en l’état actuelle, sur la chaine de production électrique, de réalisation et de retraitement des batteries n’est pas plus écologique et engendre l’exploitation d’enfants dans des mines qui n’est éthiquement et humainement pas acceptable. 

En ce qui concerne la production de pétrole, un soutien doit être apporté à ce procéder visant à produire du pétrole à partir des algues qui polluent nos côtes méditerranéennes. 

Enfin, en ce qui concerne l’urgence climatique, 70% des efforts repose sur l’action de l’Etat, des Collectivités et des Entreprises. Cela nécessite de faire une priorité de cette urgence climatique dans les contrats plan Etat-Régions. Par ailleurs, l’automobile de doit ne pas être la seule cible. Les avions, les paquebots de croisières ou de marine marchande sont des biens plus gros pollueurs que le travailleur qui ne pouvant se loger dans les métropoles par manque de moyen, doit prendre sa voiture pour se rendre à son travail. Dès lors, une politique de planification publique/privée s’impose pour prendre en compte les vrais enjeux de l’urgence climatique.

QUELQUES ACTIONS

  • Rétablir la souveraineté de la France et notre sécurité alimentaire
  • Rétablir le juste prix et restaurer les prix planchers pour l’agriculture
  • Promouvoir la multiplicité des circuits courts
  • Revaloriser les retraites agricoles, qui doivent de plein droit, être équivalente au SMIC, avec des pensions de réversion à 75%
  • Aider les jeunes à s’installer : 45% des chefs d’exploitation agricole partiront à la retraite dans les dix prochaines années et pourtant l’installation des jeunes est freinée par de nombreux obstacles (accession au foncier, difficulté d’avoir des financements)
  • Revoir les conditions d’attribution du label « Made In France »
  • Soutenir la filière des plantes aromatiques et médicinales et obtenir de l’Union Européenne une classification à part de celle des produits chimiques
  • Conforter la banque publique d’investissement pour qu’elle accorde des prêts à taux zéro aux gestionnaires publiques des réseaux d’eaux et d’assainissement pour améliorer et rénover les réseaux
  • Encourager les pratiques éducatives locales pour la préservation de l’eau
  • Créer un pôle public des énergies renouvelables, territorialisé,  pour un service public visant une accessibilité pour tous à des tarifs usagers maîtrisés.
  • Créer un droit de préemption publique pour le patrimoine forestier
  • Soutenir le retour du Gemmage en France
  • Relocaliser les activités de transformation du bois et créer une vraie filière de transformation des produits bois à forte valeur ajoutée. Développer les formations et certifications nécessaires à la création de cette filière
  • Soutenir la recherche et le développement de projets de production d’énergies renouvelable (hydrogène, eau, solaire, air comprimés, huiles de cuisine…) à travers un grand pôle public territorialisé.
  • Lancer un nouveau programme d’investissement public/privé pour les aides à l’isolation du bâti ancien et de nouvelles constructions à basse consommation.
  • Revoir le mode de calcul de la TIPP
  • Mettre en place dans le cadre des contrats plan Etat Régions Territoires, des actions de réduction significative des déchets.
  • Soutenir dans les territoires, des initiatives de nouvelles formes de déchetteries d’un nouveau genre permettant de donner une seconde vie aux déchets qui auraient dû finir dans une déchetterie classique. Comme cet exemple de supermarché inversé a vu le jour pour la première fois en 2017, le Smicval Market.
  • Planifier les investissements et actions prioritaires à mener dans le cadre de « l’urgence climatique »

COMMENT ?

  • Profiter de la présidence française de l’Union Européenne pour inscrire les négociations d’une nouvelle PAC avec des outils de régulation. Les négociations comprendrons la reconnaissance des Plantes Aromatiques et Médicinales. Ainsi les huiles essentielles ne doivent pas être mélangées à la réglementation européenne, relative à la chimie. Par ailleurs la France doit permettre la renaissance de véritables herboristeries que le régime de Vichy à fait disparaître. Si les négociations échouent, ou si le peuple français le décide, les propositions d’outils de régulation seront soumises au référendum d’initiative citoyenne.
  • Organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs et rétablir en même temps les prix planchers (le juste prix garanti) en contrepartie d’une production de qualité, c’est-à-dire de produire des aliments nutritifs sans produit nocif pour la santé.
  • Mettre fin au traité de libre-échange (CETA TAFTA)
  • Instaurer une loi foncière pour un meilleur accès des jeunes à la terre, et pour améliorer le système de transmission des exploitations 
  • Engager les réformes législatives et réglementaires pour atteindre les orientations définies plus haut
  • Réorienter les aides publiques à la mise en œuvre de ses orientations